Stéphane BallandHommage
J’ai rencontré Jacques pour la première fois lorsque j’ai passé l’agrégation : il était président du jury. À la fin de la proclamation des résultats, nous avons échangé quelques mots, et je pensais alors que cette conversation serait sans lendemain. Mais c’était mal le connaître. Quelques années plus tard, il m’embarquait dans les travaux de conception de sujets de BTS, et c’est là, au fil des années, que j’ai pu mesurer pleinement sa densité humaine et intellectuelle.
Jacques fait partie des rares personnes que j’ai croisées dans ma carrière dotées d’une intelligence supérieure qui ne vous écrase pas, mais qui, au contraire, vous élève. À ses côtés, on se sentait convoqué à l’excellence, porté par l’idée que l’on participait à une tâche qui nous dépassait.
Oui, Jacques travaillait beaucoup, et il attendait la même exigence de celles et ceux qui l’accompagnaient. Mais cette exigence, loin d’être pesante, se transformait en énergie, tant sa présence et son enthousiasme étaient ressourçants. Et puis, il y avait son humour, subtil et percutant, qu’il savait utiliser avec une intelligence rare : pour apaiser les tensions, pour rebooster une équipe, ou simplement pour rendre les moments de travail plus lumineux.
Jacques était un homme public profondément attaché à l’École républicaine, dont il a porté les valeurs avec force et conviction. Ses paroles et ses actes étaient en parfaite cohérence, et il a toujours incarné, avec une simplicité exemplaire, une véritable fidélité à lui-même, jusque dans les hautes responsabilités qu’il a exercées.
Gagner la confiance de Jacques était un privilège. J’ai eu la chance de recevoir ce cadeau au cours de ma carrière, et cela m’a beaucoup enrichi. Aujourd’hui, je mesure à quel point il demeure pour moi une personnalité inspirante.
Jacques laisse derrière lui un exemple, une exigence et une humanité qui continueront à éclairer celles et ceux qui ont eu le bonheur de croiser son chemin.